maison emboitées, caue 17

Appel à idées: vers un habitat individuel compact

Concours d’idées ayant donné lieu à expositions, conférences et publication



Maître d’ouvrage :
CAUE 17
Équipe :
McMahon & co, architectes
Atelier du Sablier, paysagistes
Échelle d’intervention :
site de 4,3 ha au nord du bourg de Lussant (17)


LE CHOIX DU SITE

Les qualités du site proposé


Lors de la visite du site, nous avons été frappé par la beauté du panorama offert par le promontoire que constituait le chemin des Charmilles : un vallon agricole, un ruisseau détourné alimentant un ancien moulin niché dans la verdure et, sur le coteau en face, le village de Moragne. Construire aux Fontenelles revenait à terrasser fortement ce terrain en pente et morceler, privatiser des vues larges sur la vallée. Garder seule une lanière le long de la rivière n’était pas suffisant pour conserver l’intégrité d’une telle ambiance.
En revanche, sur le plateau, dans la continuité urbaine, le terrain sportif constitue aujourd’hui une rupture dans le tissu urbain, dont on sent immédiatement sur le site les potentialités pour composer un 3e pôle dans la commune.
En effet, le premier pôle, le noyau ancien, tout au sud est perché sur une colline. Le second s’est développé à la confluence de la route, aujourd’hui répulsif. Les Fontenelles ne constituent pas un centre. C’est le coteau, le bord du bourg et son accès est difficile, des circulations internes compliquées à organiser.
Nous avons donc décidé de déplacer le site de projet sur l’actuel terrain de sport, plat, positionné dans la continuité du bourg derrière la mairie et constituant un effet de place et de front bâti pour le nouveau quartier.



Le travail en équipe et les rôles partagés


Les paysagistes ont travaillé essentiellement sur la contextualisation du sujet, dans ce décalage du site de projet et la mise en valeur des espaces, sur l’établissement d’une nouvelle trame urbaine favorisant les échanges.
Les architectes ont travaillé sur les typologies des maison-objets en considérant les volumes, les possibilités d’évolution, dans l’organisation interne des maisons, et l’association des modules formant des micro-quartiers.

LA COMPOSITION GENERALE


Les terrains de sport
Dans la mesure où il est proposé de lotir les terrains actuels, il nous semblait judicieux de replacer le pôle sportif à proximité des nouveaux logements, mais d’employer leur impact vide, vert et plat pour assurer une limite nette du bourg, d‘imposer une ceinture verte au nord de l’opération.
La trame
La nouvelle trame a été dessinée dans le prolongement des voies actuelles et tenant compte des courbes de niveau. Le bâti existant, disséminé aléatoirement sur ce secteur périphérique a été englobé dans le schéma afin d’assurer une densification mesurée de l’urbanisation.
Chaque parcelle possède deux accès, l’un carrossable et l’autre piéton. La trame piétonne parallèle à la trame routière et raccordée à un axe piéton central qui relie le quartier à la place de la mairie.


LES TYPOLOGIES


Les typologies développées pour le concours :
La tendance de ces propositions, outre l’individualité et l’économie du sol est la prise en compte de l’évolutivité de la maison et de la famille.
La maison aux patios
Chaque unité de vie se décompose en deux modules séparés par un couloir couvert à l’éclairage zénithal. L’originalité tient au développement en bande et mitoyennes des maisons, ainsi que la décomposition en 2 corps qui apporte un rythme et une légèreté à l’ensemble. Le garage parallèle à la rue et déconnecté de la maison dessine des jardin-cours à l’avant qui sont autant de modules vides qui peuvent être couverts, construits en fonction de l’évolution des pratiques et besoins de chaque famille. Ainsi le garage peut être ouvert sur le côté et flanqué d’une grande baie vitrée, il peut être aussi, par sa déconnexion de la maison être un bureau pour profession libérale. Les cours ainsi que la coursive peuvent être cloisonnés et couverts. Il peut être envisagé de séparer les 2 parties distinctes des maisons en petites unités.
La maison emboîtée
A partir des mêmes modules, l’assemblage donne lieu à des maisons uniques : boites juxtaposées sur le même axe, perpendiculaires, avec ou sans débord. Le RDC couvert par la 2e boite est ouvert dans l’offre de base, il peut être vitré, complètement refermé pour offrir des pièces supplémentaires. La toiture du module haut peut être pentue ou plate.
La maison ruche
C’est une grosse villa partagée par 4 familles au maximum dont chacune profite de 2 murs mitoyens et de deux expositions complémentaires. Les pièces de vie étant reportées sur un angle, la promiscuité des terrasses des jardins est écartée. L’intérêt de cette typologie est de pouvoir répondre à des attentes complémentaires des familles : disposer de la moitié de la ruche pour une famille nombreuse ; et revendre un quart des années après lorsque les enfants partent, par exemple. Le dernier étage est mixte et personnalisable : terrasse, grenier, nouvelles chambres ?…



Les typologies non développées :


Les échoppes
Elles sont une double réponse contextuelle : offrir un front bâti sur la place, une animation commerciale pour le développement de ce nouveau quartier, profiter de la rupture de niveau pour offrir 2 plain-pied sur 2 niveaux, l’un ouvrant sur la place et l’autre accessible par l’arrière.

Les appartements à l’étage profitent d’une terrasse et de la vue sur la place à l’avant, au-dessus des commerces et d’un jardinet à l’arrière. Une offre locative pour les personnes âgées ou les jeunes actifs.
Les carrelets
Ce sont des modules bâtis implantés dans le parc du moulin, sans délimitation de parcelles et qui laissent les vues filtrer sur les coteaux voisins. Des boites sur pilotis sous lesquelles les véhicules se garent pour optimiser les surfaces imperméabilisées. Ils ont une vocation plutôt tertiaire ou d’équipement (maison pour les associations, bibliothèque, ou bureaux, professionnel de santé). Leur toiture plane et faiblement inclinée peut être végétalisée. Les accès piéton s’effectuent au moyen de passerelles depuis la rue à faible inclinaison.

LES ESPACES PUBLICS


Les ruelles piétonnes, les espaces d’échange
Les ruelles entièrement piétonnes sont raccordées à chaque fond de jardin, c’est le lieu de jeu commun des enfants, le sentier pour se rendre à pieds à l’école.

De 3m de large pour les plus étroites à 14m pour les sentiers aux formes irrégulières : arbres et bosquets, bancs et jeux, jardins collectifs et cuvettes d’infiltration des eaux pluviales viendront ponctuer ces espaces de vie et d’échange.
Le parc du moulin
Il s’organise en strates parallèles à la pente. Des plantations viennent renforcer les linéaires de berges et créer des bandes de recul et de réserves pour la petite faune.
Le bief asséché du moulin est remis en eau.

En partie basse, est installée la station de traitement des effluents du nouveau quartier par filtration à roseaux sur 3 étages profitant de l’écoulement gravitaire. Cette station met à distance les berges du ruisseau et permet le rejet direct des eaux dépolluées dans ce dernier.
Ce parc s’inscrit dans le prolongement des équipements sportifs sur le plateau pour entourer le nouveau quartier d’une ceinture verte. Il est visible depuis le chemin des Charmilles et participe au dessin agricole et naturel de la petite vallée.
La nouvelle place de la mairie
Aujourd’hui vaste parking en enrobé, autrefois très certainement grand parc arboré, il est proposé de renforcer un traitement boisé tout en conservant un espace fonctionnel au sol. Place de marché, ou pour les manifestations culturelles et festives, son centre est rendu piéton par une minéralisation souple et le stationnement borde la place le long des deux rues qui y mènent.


- lien vers la publication du CAUE 17
- + panneaux d’exposition dispo sur le site de McMahon & co