Etude et projet sur les carrières de pierre calcaire de Bourg, en Gironde
Projet de fin d’étude (TPFE) du cursus de paysage de l’EAPB (Ecole d’architecture & de paysage de Bordeaux) d’Anais Escavi
Échelle d’intervention :
120 ha à cheval sur les communes de Prignac-et-Marcamps et St Laurent d’Arce (33)
L’étude
Le site d’étude porte sur un ensemble complexe de carrières souterraines et à ciel ouvert abandonnées mais dont la portée patrimoniale est grande.
Les carrières calcaires sont des sites industriels qui ont profondément modelé le paysage.
Le projet d’aménagement
Le projet propose une mise en relation de ces sites par l’établissement d’un parcours transversal, accompagné d’aménagements qui proposent de nouveaux usages.
La proposition de ces nouveaux usages répond à un besoin local mais aussi régional.
Le projet tend à affirmer ce phénomène comme étant un moteur de développement local majeur. Les carrières sont polymorphes et se prêtent à toutes les reconversions ; notamment celle de l’habitat, du loisir ou de l’accueil touristique : par la création d’espaces de détente autour de l’eau, la mise en place d’une exubérante végétation, par l’implantation d’un hameau d’une trentaine de maisons et par l’aménagement souterrain des espaces les plus spectaculaires.
Projet d’une visite de Bordeaux sur le thème de la pierre et des carrières
La question de l’origine de la pierre, employée dans les édifices, interpelle peu les passants et les touristes. Ils remarquent le détail inattendu et décoratif, le mascaron, l’atlante qui porte les balcons, les ferronneries, le galbe magnifique des balcons des Chartrons… Mais s’attachent-ils vraiment à regarder la qualité de cette pierre sans laquelle l’architecture bordelaise ne serait rien ?
Ce mémoire de fin d’étude mettait l’accent sur trois points : la reconnaissance des carrières de pierre de taille en tant que patrimoine, l’établissement d’un lien fort entre la ville -Bordeaux- et les sites d’extraction, et la proposition d’une relecture de la ville à travers son architecture et son matériau.
Et pourtant, on remarque la lumière chaude que reflètent les teintes blondes du calcaire. Mais la pierre elle-même ? Parfois les blocs sont disposés de façon aléatoire, rafistolés au coup par coup, comblés, rejointoyés : ils sont un patchwork de couleurs et de graphies. Cependant le regard s’arrête à la surface d’une paroi lisse, en la considérant comme d’une même veine. Le bâtiment paraît un bloc uniforme, alors qu’il est constitué, quand on y regarde de plus près, d’une grande variété de textures, de qualités de duretés, de couleurs et… de provenances diverses. Le bâtiment n’a pas une origine, mais des origines.
Si l’on prend comme angle d’approche les carrières, une promenade à Bordeaux est une découverte originale du paysage urbain. On y fait des rapprochements avec des paysages parallèles, on y évoque des noms de lieux, qui se côtoient dans un même édifice. Certains gardent la mémoire des voyages de pierres plus prisées venues de Saintonge, de galets ou de briques issues du lest des navires…
Complément d’information :
ESCAVI Anaïs, Réhabilitation d’un site de carrières calcaires en Cubzaguais, 2001, École d’architecture et de paysage de Bordeaux. Le mémoire est consultable à la médiathèque de l’école d’architecture & de paysage de Bordeaux. Fonds_TPFE Cote magasin : 10.01.0997
ESCAVI Anaïs, « Les carrières de Bourg, paysages méconnus » , dans Le Festin, n°41, Bordeaux, printemps 2002.